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/ Le Montage Idéal
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/ L’être ange jeté
/ Histoire au Pinceau


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Le Montage Idéal

   
  Il épie, il rêve et rassemble ses notes de lecture pour nous montrer les arêtes du grand montage de la vie, le montage idéal, toujours en rêvant il le voit. Le songe d’un voyant.   Texte sur decidemarcel.blogspot.com
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le montage idéal

DU SITUATIONISME — ART PRESS MARS 1989 —

« Nous nous ennuyons dans la ville »
Les premiers situationnistes étaient de fervents adeptes des théories utopiques et d’inspiration surréaliste touchant à l’urbanisme. Un manifeste pré-situationniste datant de 1953 et intitulé
« Formulaire pour un nouvel urbanisme » commence par ces mots : « Nous nous ennuyons dans la ville, il n’y a plus de temple du soleil » , et poursuit par la revendication d’une architecture et d’une planification urbaine quasi-surréaliste — ainsi des maisons montées sur rails et qui peuvent se déplacer pendant la journée, des murs amovibles, des plafonds rétractables : « Nous nous proposons d’inventer de nouveaux décors vivants… L’architecture de demain nous permettra de modifier les conceptions actuelles du temps et de l’espace. Ce sera un moyen de connaissance et un moyen d’action. Le complexe architectural sera modifiable. Son aspect changera en partie ou totalement suivant la volonté de ses habitants. »

« De Chirico demeure l’un des plus remarquables précurseurs de l’architecture. Il s’est attaqué aux problème des absences et des présences à travers le temps et l’espace. »

Mystère de la pierre. Autrefois de la pierre partout, sec, des villes de pierres — Aujourd’hui d’autre matière, la vitre, Paris couverte de vitrines, quintessence de la pierre.

Jésus est un Dieu dans le désert et les plaines, un proscrit dans les villes. Jésus fait s’écrouler des yeux, du cri, sur la croix, la ville, pierre à pierre. (L’évangile selon St Mathieu)

- Lapider un homme
- Chaque pierre de la ruche édifie l’idéal de la cité.
- Sous les pavés la plage
- La pierre dont on fait le feu.
- Tout pour le soleil, sacrifice aztèque.
- Les voûtes de pierre sont l’idéal du père, reste d’antiquité.
- Voûtes salies, la pierre c’est sale, la vitre.

Une maison de fer
Une voûte salie
Un avion y inscrit
des fils irréalité


ARCHITECTURES dans la ville, des bouts de boîtes, optimistes, obstinées, immeuble-navire, façade-regards, elles synthétisent la mémoire, du regard, aux fenêtres.
Toutes ces vies différentes, ignorées, chaque histoire qu’on ne connaît pas, toutes ces vies devinées.
En anglais les termes architecturaux empruntent au corps.
Marcher dans la rue, élire ce qu’on voit bien, de fait, en se déplaçant.

Une forteresse, dont chaque partie
recèle un continuum d’images.

Sa vie on est plusieurs à la vivre,
et on se la croise.

Un rêve : une architecture merveilleuse.

On se réveille tous par intermittences ne se reconnaissant pas les uns les autres — sur un pont courbe, depuis une vieille ville mystérieuse, toute noire sur une colline, les gens sans montre et les restaurateurs dans des maisons fantômes - sur un pont courbe au dessus d’une ville, aux formes gigantesque, une ville se dévoile, un occident qui aurait digéré l’Inde.

C’est moi qui remarque tout haut que personne ne se connaît et que peut-être nous sommes dans le futur.
On se réveille chaque fois un peu plus longtemps dans des endroits différents de la vieille ville, on rejoint à pieds, par le pont suspendu, les sites qu’on connaît déjà. Une idée de paradis.

Une ville avec des formes rondes, et organisée en étages, où circulation, habitat, sont en ceintures de ces énormes protubérances décorées.
Des cycles de vie, des caractères en un même homme se répètent.
Reviennent les mêmes temps, des grandeurs ou des abîmes.
Facettes réfléchies dans une continuité aveugle, soubresauts visibles du serpent de mer, en souterrains qui vibrent, le temps revient, monstre du Loch Ness.
Mais les décisions à tous les étages rejoignent quels bras. Tissent avec les parallèles quel chant ?

On se devine (au bord) des contours seulement, pour apaiser, suffire cette faim (d’images) de l’inconscient, qui, distrait du compte à rebours de son im(mobilité), calcule sans calculer, hume ce qu’il retrouve, ébahi, encore né, Étonné ? Mieux. Jardinier.
Travaux de mémoire, de paragraphe ludiques, d’un livre toujours à faire.
Mais l’ordre vient de l’Ange.
Articuler, redistribuer sa part…

Il y a des séries de gens qui se ressemblent.
Il y a des symétries à tous les actes (les axes), la même chose se produisant autour de personnes-pivots.
Les ronds réverbèrent aux points croisillons des parallèles qui se croisent dans un monde rond.
Les voix voient.

Une science d’être qui sera plus sage.

*

Montage virtuel : l’écoute, la musique d’un plaisir.
Accepter la somme de tout.

*

Humilité : travailler avec la nostalgie.

*

Paradoxes en même temps, une respiration.


MURAL

Salut. Mille voies, sans complexes. Parler aux mille. De tout. Se savoir. Comme les milles voix d’un immeuble. Seul la nuit toutes fenêtres éclairées.

Mille projets… une générosité hystérique qui s’étiole pour se retrouver sur le carreau… c’est comme s’énerver, chamaille de frère et sœur qui s’ennuient, mère absente.

Rechercher la synthèse, rattraper quelque chose, relance.

Sensations éparses, d’oublis, bulles de savoir, toujours recommencent ; interpellé par mille vies, des durées d’éclipses ; que la vitesse, à vélo, essieu des fontaines, que la vitesse pour réconcilier, tous les bourgeons, éclatés, billes de souvenirs, immanence réalisées, dans l’axe des arbres droits, une maison accoudée, vite passer, ne pas chercher la source, l’évoquer, passer, le centre se refait, passer à travers les cerceaux et s’en défaire.

JE T’AIME POUR LA VIE QUI VA TRÈS VITE CONTRE UN MUR.

Tous les points de vue dans le bocal à fil de tes yeux, salade, confettis. Un homme marche dans la rue, derrière lui le décor change comme autant de lieux où sa mémoire se perd. Montage de ce qu’il regarde, élit spontanément le meilleur choix, le trottoir flou, d’autres points de vue absorbés, une fenêtre regardée, un corps à éviter, une voiture, un pan de mur, un tracé. Surimpression de visages (d’adolescent androgyne) il dit : tout est possible, sur tous ces visages que nous connaissons oui tout est possible. Les doubles. Décollages. Happening.

La foule se regarde dans la ville, troublant d’espaces différés, réconciliés, la mise en place des escaliers.

2

Diamant-nuage en écharde à portée de main

Vouloir, pouvoir, toutes les idées qu’on a et puis je laisse, ça traîne, je voulais j’ai rien fait, à réfléchir ça revient, je la retrouverai par le rêve ce qu’on occulte qu’on doit faire, le rappel à partir.

IMPAVIDE ET BEAUX DÉCHETS

Tout ce qu’on avait perdu et qui ne revient pas, la mémoire, les beaux déchets, l’éclatement du temps, toujours comme on fonctionne à tout instant à découvrir des sensations nouvelles, un équilibre, un alliage entre la situation et sa propre voix, un essai de respiration, un montage universel.

Tous les paradoxes sont en même temps.
On a des temps différents qui reviennent en même temps.

Le montage (idéal) virtuellement existe, cette portée musicale. Cette conscience de la musique sans la chercher tu la trouves. Si tu acceptes la perte, et donc le ravissement, un montage de pensées, un défilement visuel ressenti physiquement.
Après un joint, certaine nuit je fais un rêve machinique, une suite de claps de cinéma, de scénarios transparents et à toute vitesse, qui coulissent, trains à prendre, dans le raccord, à toute vitesse.

texture de collages transparents…

21 mai - St Constantin -
Mécanique volante de nos géométries, planes.

Détective épuisé, quelque part, (AVANT LA PENSÉE), est perdu ou renié sur les toiles des rêves, mais on reconstruit ce qui se refait, qui nous a été donné, on utilise ce qui est perdu… mémoire à étages… sublimation des déchets.
Ce travail romanesque, ce tissage autour d’un manque (Robbe-Grillet), ces déclinaisons, ces retours, ces structures de déchets, sociologiquement ça correspond, dans l’éclatement de la circulation, le sujet devient phase du circuit. (Baudrillard)
Le cinéaste Ruiz permute incessamment le dépliement de tous les possibles de toutes les fictions. Elles se bousculent, tu les aspires toujours trop vite. Un kaléidoscope.

Chez le photographe David Hockney, un puzzle de perspectives traduit notre perception de l’espace : une multitude de visions s’accordent et se choquent à l’aide de photos disjointives. « C’est ce qui se passe dans la tête, là où sont les images et les envies d’images ». (Godard)

Origine du manuscrit : Riki Sud / Éric Porte

 

Le Montage Idéal
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mis en page par L. Massénat, 2009 Creative Commons License


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En rêvant dans une île  
  Journalier de voyage, d’errances adolescentes.
« Je voyage. Présence des voyages d’hier à aujourd’hui. C’est dur, de voyager à sa petite vitesse dans un train.
Il faut le savoir ou bien rêver ?
On trouve ça triste quelques fois un train qui passe. »
  Texte sur decidemarcel.blogspot.com
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En rêvant dans une île

Des petits bouts de châteaux en Espagne, en stuc, en briques, jouets cassés, faux, compilés, salis, oubliés collent aux maisons brunes et vertes de pierres végétales.

Signes. Les français surveillent ton degré de dignité, affichent leur peu de liberté sur eux, en surface. Les espagnols sont simples. Ils t’observent pas des pieds à la tête. La grimace, leur dignité est muette.
Apparente indifférence muette des peuples, en voyage.

Le circuit touristique est ringard, nul, bordélique, désuet, et cher… Le tourisme espagnol, étranger au pays, c’est des vieux stocks de Prisunic vendus au prix fort.
Le vent s’engouffre dans le ventilateur du train, hurle comme une scie.

L’après-franquisme : le tourisme.
Le pays est ailleurs.

BARCELONE. Je compte et recompte mes sous passant d’un trou du budget au budget retrouvé, décompte minutieux de ce qui est perdu, une consolation pour ne rien perdre, de le journée en segments, en heures de dépense ; la vision méthodique du temps décompté d’argentier. Juste une ville : à vous bouffer.

Les garçons d’Espagne ressemblent à tous les garçons de France, toujours bruns-rare rouquin-Reno-doré-je pense à toi à qui j’ai dis je pars pour mieux t’approcher.
La Sagrada Família. En grimpant dans l’une des deux plus hautes tours creuses d’escaliers en colimaçons juxtaposés, en levant la tête ai dessus d’un couloir d’espace vertigineux, levant la tête, un crachat, de l’eau sur ma tête, un petit garçon rit de sa farce plus haut, s’éclipse. Bénédiction ou insulte grave ? Furieux, indécis, je suis ravi.
SUR LE BATEAU.
« — Alors toute action est un mal ? Répondait Kim.
—  S’abstenir d’actions est un bien, sauf lorsqu’il s’agit de s’acquérir du mérite. » Kipling.

Avoir confiance même quand ça n’est pas dit ?
Élégant. Voilà c’que veux être. Mais la vie n’est pas élégante. Alors je fume comme un dératé. Je cherche des fatigues à me perdre.

(L’île en vue)
Dompter le bleu,
le liseré bleu,
le bleu plus éclatant le long de la côte
jusqu’où vont les baigneurs.
Dompter le rêve.

D’instinct ne pas s’occuper du circuit obligé des autres, faire ce qui plait, aimer ce qu’on fait, et ceux qu’on rencontre sans les chercher.
Ce qu’on aime chez les autres c’est la liberté. L’autre, c’est une forme personnelle de liberté.

J’aime les sexes mais j’aime les gens asexués.

Intuition d’un voyage initiatique, christique.

Christian, passeur, chauffeur de grand hôtel à Paris, est venu à moi entre deux bateaux et me conduit à travers toute l’île à moto, à la recherche d’elle. Partager une maison. La rejoindre.
Le tour de l’île, minuscule, miettes à touristes. Adresse postale, courrier-retard. Écho de son périple, enquête, une journée, le bon chemin, fine ligne de sable, à moto, à travers champs la nuit, si familier, infini.
Au Blue Bar, en travaux. Au bord de mer.

Sami, mignon avec une tignasse enturbannée, une petite dent de travers, une tête de petit garçon, caressant.

Christian — T’es pas doué… qu’est-ce que tu sais ?… à part trouver les garçons mignons.
Sami et Jean au bord de mer, deux gentils garçons en retraite, habillés de pulls des poubelles, mangent des coquillages et travaillent.

Origine du manuscrit : Riki Sud / Éric Porte

 

En rêvant dans une île
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L’être ange jeté  
  IT’S NOT EASY BEING GREEN        Les déchets
d’hier n’annoncent pas le printemps, plus vert.
Au contraire.                   (Paris, 1986)
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L’être ange jeté

Si ma vie ne sert à rien, il faut toujours tout respirer dans un petit rien un changement de lumière, dehors, et pour bien apprécier il faut comprendre bien ce qu’un être généreux peut souffrir à cause du reste, qui n’est vraiment plus rien : ce qui reste derrière vous, humain, cette stupeur de ne pouvoir rien, faire pour les siens. Et s’accommoder de tout aussi fort qu’un petit rien.
Moi être l’insecte pour les autres.
Les autres être insectes pour moi.
Ne me gêne pas.
Ce sont les gênes de papa.
Car on sait qu’on est perdu et on le peut pas, on le peut mais ça n’se fait pas, ça se fait mais ça n’se peut pas.
Le soleil apparaît.

Je vis ma perte comme le régime de la politique.
Messieurs, vous avez faillis bien avant que vous ne me donniez le goût de faillir. La lucidité je la réclame sur moi, je la réclame aussi sur vous, que votre propre regard sur vous-même soit enfin clair, ça va faire mal, et bien quand nous aurons tous le même cœur…
Je suis fort, mais ai voulu pleurer le monde — qui charrie et salit mon onde —mais ma goutte d’eau est votre gnougnoutte, ma poésie pour le plein de la peur, qui ne sait pas comment, mais ouvre ses pores. J’adore.

Un écheveau de raisons fait qu’on tient, et qu’on ne tient pas. Trouver les raisons les raisonnements, les réduire au néant parce que c’était géant.
Et c’est là qu’on a le grain de poésie, tout simplement le tamis.

Je fais de moi-même un portrait, mais suis négligent, ne fait pas systématiquement le tour d’une question, sinon dans le temps, et j’espère par cycle, l’intuition revient et se sédimente, s’orthographe. Mais je m’oublie, sur un sujet de parti-pris, je me laisse prendre et n’en donne pas tout le parti. Sauf quelques fois, pour le plaisir du lecteur et celui de mon honneur. Parce que quand j’ai tout dis… mais quand j’ai pas tous dis, la réponse déjà contenue, se formule, j’espère avec votre langue, quand je l’énonce.

Quand je me laisse prendre à la langue experte, je jouis.

Entre l’échec et la beauté, si mince, savoir qu’être flippé n’en est pas moins un fait princier.
… à défaut d’être prétentieux, je me déjouerai tout le temps, quoi.
Et je me suis nié toute existence parce que je n’arrivais pas à cette connaissance ; accorder Dieu et la relativité. Suffisamment tout se voir en même temps, pour opérer de bons choix. mais tout voir de bons choix ? N’est-ce pas un peu rapide ? Téméraire ?
Une décennie de piétinement à s’efforcer d’être la bonne lecture du monde. Enfin aujourd’hui, à moins d’être un canard, enchaîné de surcroît, je ne vois pas…

Nous consulter, de cet appétit de vivre, et de mort, par quel canaux, et quelles raisons, travaille-t-on à l’unité de ton ?
rien qu’un timbre… à vélo sur un fil… ma devise.
Sérieux, et pas sérieux, ne pas s’abstenir.

Origine du manuscrit : Riki Sud / Éric Porte

 

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Histoire au Pinceau  
  Dissection d’un rêve, dépliement de son
anatomie à destination du peintre Riki Sud.
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Histoire au pinceau

Avec une petite valise, Doré enjambe des détritus de maison, accompagné des deux rollers. Un éclair. Clash la valise s’ouvre. La banlieue en sort, ses quartiers réservés aux loulous qui en font leur chasse gardée. Maquette entre les jambes, ils s’envolent tout petits en spirale tous les trois dans le décor de la valise, qui déverse ses poubelles et ses HLM. Dans la banlieue, la rue, la bande, clairsemée dont deux mecs qui s’embrassent. Bagarre avec des beaufs. “Ils ne faut rien montrer. Chaque jour se ressemble” disent-ils, les beaufs. De nouveaux zoulous chassent les beaufs.

Boivent bière et disparaissent dans la fumée d’un joint. “Cool baba cool punk” chantonne Jean-François Arnold. Des filles et des garçons sautent, fond la ronde, sautent sur les murs, deviennent dessin, fondent fil sur un mur. Les yeux rient dans la ronde de l’air et de pierre, les visages dans la rue, les visages sur les murs. Ronde des yeux. Œil d’aigle. Au-dessous la banlieue. Il fond vers une arrière-cour, reste de ferme, vie ancienne. Des garçons et des filles se battent, se déchirent : crimes. Un enfant se sauve.

Origine du manuscrit : Riki Sud / Éric Porte

 

Histoire au Pinceau
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